La polémique autour des influenceurs qui se sont défendus ne cesse d’enfler. Voici la suite de la commission d’enquête du 3 juin, où Hugo Décrypte a partagé son opinion sur les risques liés au réseau social, décrivant un algorithme peu transparent, des risques de désinformation, et une modération automatisée défaillante qui rend certains contenus invisibles.
Ce mardi à l’Assemblée nationale, 5 influenceurs ont été entendus. À l’origine de cette initiative, une consultation citoyenne ayant identifié Nasdas, AD Laurent, Alex Hitchens et le couple Manon et Julien Tanti comme les influenceurs les plus problématiques en France. Plus de 32 000 personnes y ont répondu, révélant l’ampleur des inquiétudes autour de certains contenus en ligne.
Dès les premières minutes de la commission d’enquête, les tensions ont émergé. Alex Hitchens, également connu sous le nom d’Isac Myembo, a ouvert la série d’auditions. Suivi par des centaines de milliers d’abonnés, il s’est illustré par des propos masculinistes et des gestes captés en vidéo, jugés agressifs et irrespectueux envers les femmes. Malgré les accusations, il minimise l’impact de ses messages et accuse TikTok de déformer ses propos. Il a mis fin prématurément à sa visioconférence, vingt minutes avant la fin prévue, illustrant son refus de se plier à l’exercice parlementaire.
Commission d’enquête : Adrien Laurent choisit la confrontation directe
À l’inverse, Adrien Laurent, ancien candidat de téléréalité devenu créateur de contenus pour adultes, a choisi la confrontation directe. Il a défendu son image avec assurance, refusant toute assimilation aux discours misogynes. S’il reconnaît que son travail choque, il rejette toute responsabilité quant à l’exposition des mineurs à ses vidéos. Selon lui, la faute reviendrait aux plateformes et à l’insuffisance du contrôle parental.
Parallèlement, les débats se sont également portés sur l’exposition des enfants dans les contenus en ligne. Le couple Tanti, expatrié à Dubaï, partage régulièrement des vidéos de leurs jeunes enfants. Une séquence montrant leurs visages plongés dans des bassines d’eau a particulièrement interpellé les députés. Manon Tanti affirme pourtant agir avec le consentement de ses enfants, tout en s’engageant à encadrer davantage leur présence à l’écran.
Enfin, Nasdas, suivi par plus de 9 millions d’abonnés sur Snapchat, a lui aussi été interpellé. Connu pour ses vidéos mêlant vulgarité, pauvreté mise en scène et distribution d’argent, il défend une image ambivalente. S’il évoque la « responsabilité parentale » face à son influence, il n’exclut pas un retour en ligne, malgré l’annonce de sa mise en retrait temporaire.
En somme, ces auditions révèlent un clivage net entre les créateurs de contenus et la régulation institutionnelle. Les influenceurs plaident leur bonne foi ou dénoncent des procès d’intention, tandis que les députés rappellent les limites légales et éthiques à ne pas franchir. Le rapport final de la commission, attendu en septembre, devra trancher entre liberté d’expression et protection des publics vulnérables.
Mardi, Emmanuel Macron a exprimé son souhait d’interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans, soulignant la responsabilité de ces plateformes dans certaines dérives. Qu’en pensez-vous ?
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