Samedi 13 septembre, Squeezie franchira un nouveau cap avec la sortie de sa prochaine vidéo Stop the Train. Ce projet pharaonique, dont le budget atteint 700 000 euros, s’impose déjà comme la vidéo la plus chère de sa chaîne. Dans un train en marche, dix créateurs de contenu s’affrontent au fil d’épreuves spectaculaires pour rejoindre la voiture de tête et décrocher le titre de dernier survivant. En plus, le décor impressionne, le concept intrigue et l’ambition est claire, il faut rivaliser avec les productions télévisées traditionnelles.
Cette montée en gamme ne concerne pas que Squeezie. Depuis quelques mois, la plateforme YouTube devient le terrain de jeux XXL des plus grands vidéastes français. De même que Michou qui a ouvert la voie début septembre avec Terminal, sa série de quatre épisodes tournée en Espagne dans un aéroport abandonné, réunissant quinze personnalités du web dans un scénario de survie. Son coût, plus d’un million d’euros. Le résultat, des millions de vues en quelques jours, une avant-première au cinéma devant 40 000 spectateurs et l’implication de 250 personnes sur le tournage. La barre est placée très haut.
Face à cette escalade, les créateurs assument. « On se fait un peu la compétition, à qui va sortir le projet le plus dingue », résume Romain Cabrolier de YouTube. Et le public suit. Les chiffres de vues s’envolent, les affiches se partagent sur les réseaux, et les sponsors se bousculent pour apparaître à l’écran. Car derrière les caméras, la mécanique économique est cruciale. Les revenus publicitaires de YouTube ne suffisent pas à couvrir de tels budgets, aussi bien pour Michou que pour Squeezie. Les marques deviennent donc des partenaires indispensables. Certaines investissent des centaines de milliers d’euros pour figurer dans ces blockbusters d’internet.
Une polémique hasardeuse sur l’affiche de Stop the train
Celui qui vient de sortir le trailer de son prochain GP Explorer, habitué aux concepts ambitieux comme Qui est l’imposteur ?, pousse encore plus loin le curseur avec Stop the Train. Plus d’une centaine de personnes ont participé à la production, transformant cette vidéo en véritable tournage de cinéma. Pourtant, une polémique est venue troubler la fête. En publiant l’affiche du projet sur X, Squeezie a oublié le nom de la streameuse Maghla, l’une des deux femmes participantes. Face aux critiques, il a reconnu son erreur en direct sur Twitch, expliquant une confusion entre deux versions du visuel. Il n’avait vérifié que le visuel d’Instagram, pas la version publiée sur X. Il a présenté ses excuses et assumé sa responsabilité.
Au-delà de l’anecdote, Stop the Train illustre une mutation profonde du paysage numérique. Les créateurs ne se contentent plus de vidéos rapides, ils investissent dans de véritables shows, réunissant des stars du web et des équipes techniques comparables à celles de l’audiovisuel classique. Avec Inoxtag, Michou et Squeezie en chefs de file, la nouvelle ère du divertissement haut budget commence. Plus chère, plus ambitieuse, plus spectaculaire. Et YouTube, loin de ses débuts amateurs, commence à prendre des allures de cinéma.